Les dents de la nuit - S. Cohen-Scali

16 juillet 2014


   
De Théophile Gautier à Stephen King, en passant par Dumas, Maupassant et Bram Stoker, Sarah Cohen-Scali réunit dans cette petite anthologie une dizaine de nouvelles dont le sujet a traversé les temps et fait frissonner des milliers de lecteurs de tous les âges : les vampires. Quand on parle de vampire, le premier nous venant à l’esprit est Dracula. Ce grand Dracula, personnage mythique dont certains ne connaissent pas l’auteur : Bram Stoker. D'autres considèrent que Stoker est le pionnier de cette image que nous avons actuellement de ces créatures sanguinaires. Mais alors que la nouvelle de Bram Stoker n’est sortie qu’en 1897, « La morte amoureuse » de Théophile Gautier est parue en 1836. Déjà, nous avons l’image sanguinaire, sensuelle et tyrannique de cet être mythique et connu de tous. Il a fait l’objet de nombreux remaniements au cours de ces dernières années, mais il est toujours bon de revenir à sa forme originelle. Préparez-vous à trembler !

Mon avis

Pourquoi lire « Les dents de la nuit » ?

    La première réponse qui me vient à l’esprit, c’est le plaisir de découvrir plusieurs petites histoires. Malgré les différences d’époque entre les textes : de 1836 à 2009, on retrouve un même esprit dans tous ces écrits.  Et surtout, on se rend compte que l’écriture n’a pas évolué tant que ça ou, du moins, dans cette anthologie, on a l’impression que tous les textes ont été écrits récemment. Donc, pour ceux qui ont du mal à lire des textes anciens, ce livre ne devrait pas vous poser de problèmes.

    De plus, ce recueil est relativement court : 220 pages. Il se lit donc très facilement et en peu de temps. Et malgré le thème commun, aucune histoire ne se ressemble, mis à part quelques points communs.

    On passe par un certain nombre d’émotions au travers de ces récits. On frissonne, on stresse, on frémit, on a peur, on aime, on compatit… Tant de ressentis qui nous font vivre les histoires à fond et trembler avec le personnage principal.

   Pour certains, cet argument sera un défaut, mais, pour moi, il s’agit d’une grande qualité : malgré le thème, la violence et le « gore » ne sont pas prédominants dans ce livre et c’est appréciable pour une grande âme sensible comme moi.

    Pour ma part, j’ai une petite préférence pour « La morte » de Guy de Maupassant et « La famille de Vourdalak » d’Alexis Tolstoï, même si certains moments ne me semblaient pas assez détaillés. Mais cela vient probablement du fait que je n’ai pas l’habitude de lire des nouvelles.

Les ombres de ce recueil ?

    Ce qui m’a le plus chagriné dans ce recueil de nouvelles, c’est que certaines d’entre elles ne sont pas présentées dans leur intégralité. Il s’agit de versions abrégées et il est vrai que je trouve cela dommage.

    J’ajouterais même que l’un des textes n’est pas vraiment une nouvelle : « L’invité de Dracula » de Bram Stoker. Au départ, il s’agissait de la première partie du journal de Jonathan Harker, le personnage principal du roman « Dracula ». Cependant, l’auteur avait décidé de la supprimer du livre et de la publier à côté. Autant dire que, pour moi, qui n’ai jamais lu « Dracula » (ce qui ne saurait tarder), cette nouvelle m’a laissée quasiment indifférente. Faisant partie d’un tout, la sortir de son contexte la rend (pardon pour les fans de Bram Stoker) presque inintéressante. Et c’est réellement dommage, car je pense que dans son contexte, elle doit être très vivante. Mais en la lisant, on ressent qu’elle a été coupée.

    Comme je l’ai déjà dit un peu plus haut, j’ai un peu de mal avec les nouvelles dans le sens où les descriptions sont souvent raccourcies, que certaines scènes sont plus rapides que dans des romans. Et n’ayant pas l’habitude, cela me manque un peu. Ne serait-ce que pour parvenir à imaginer un peu plus l’univers et les personnages qui sont présentés. Ou également pour les émotions. Même si elles sont relativement bien exprimées et qu’on les partage facilement, il me manque parfois un petit quelque chose pour être vraiment plongée totalement dans l’histoire et m’identifier aux différents personnages. Mais en soi, rien de bien dramatique.

Un petit mot pour finir : ce petit recueil vaut le coup d’œil, à mon avis. Il permet de découvrir un peu le monde des nouvelles pour ceux qui ne le connaissent pas beaucoup (comme moi) et cette plongée au cœur de l’univers des vampires est agréable et très intéressante par l’évolution de ce mythe à travers les âges.

Lilou

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